Pourquoi votre cerveau veut retourner vers quelqu’un qui vous a fait du mal Ou quand votre esprit romantise votre bourreau
- Charlotte Sancho
- il y a 13 minutes
- 2 min de lecture
Il vous a rabaissée. Il vous a menti. Il vous a fait pleurer plus souvent qu’il ne vous a fait rire.
Et pourtant… une petite voix en vous susurre encore : Et s’il changeait ? Et s’il revenait ?
Ce n’est pas de la faiblesse. Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est votre cerveau qui vous joue un sale tour.
Quand le lien devient une dépendance : le trauma bond
Imaginez un animal blessé qui revient encore et encore vers la main qui le frappe, dans l’espoir d’y retrouver un peu de douceur.
C’est exactement ce que fait votre système nerveux quand vous êtes pris·e dans un lien traumatique (trauma bond).
Ce lien toxique se crée dans des relations marquées par des allers-retours émotionnels intenses :
Il vous critique, puis vous couvre d’attention.
Il vous ignore, puis revient comme si de rien n’était.
Il vous dévalorise, puis vous dit qu’il ne peut vivre sans vous.
Et à chaque fois que vous recevez une goutte d’affection au milieu de ce désert émotionnel, votre cerveau sécrète de la dopamine.
Le même neurotransmetteur qui s’active… quand on joue aux machines à sous.
Le piège du système de récompense : votre cerveau en redemande
Vous n’êtes pas accro à cette personne.
Vous êtes accro aux montagnes russes émotionnelles.
Le système de récompense, qui nous pousse à répéter ce qui nous donne du plaisir, est complètement déréglé dans les relations toxiques.
Vous n’attendez plus d’être bien. Vous attendez juste le prochain petit shoot de “ça va mieux”, comme une bouée après avoir été submergé·e.
Et plus la douleur est forte, plus la moindre attention devient précieuse.
C’est ainsi que l’attachement devient une prison, et non une sécurité.
Pourquoi c’est si difficile de dire non
Parce que votre cerveau croit encore que cette relation peut vous sauver, même si elle vous détruit.
Parce que les circuits neuronaux sont câblés pour chercher ce qui est familier, pas forcément ce qui est bon pour vous.
Parce que votre histoire d’attachement précoce vous a peut-être appris que l’amour, c’est le manque, l’attente, ou l’instabilité.
Et surtout… parce que vous n’avez pas encore appris à vous choisir.
Alors… comment en sortir ?
Pas en espérant que l’autre change.
Mais en combinant compréhension de soi + stratégie thérapeutique :
Identifier les schémas de répétition
« Reprogrammer » votre système de récompense
Renforcer votre estime de vous
Créer des relations saines avec des repères sécurisants
Cessez de confondre intensité et amour.
Ce n’est pas parce qu’on vous a brisé·e que vous devez recoller les morceaux avec celui qui vous a fait tomber.
Votre cerveau peut réapprendre la sécurité.
Votre cœur peut réapprendre l’amour.
Mais pas avec la mauvaise personne.
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